Katsuo marchait tranquillement dans les allées du centre commercial. Son frère lui avait dit qu'il serait là mais, après une heure à l'attendre pour rien, Katsuo décida d'aller seul pour acheter son nouveau pantalon écossais, un pantalon rouge aux carreaux noirs qu'il voulait depuis un moment maintenant. Il allait aller à la boutique de vêtements quand il entendit des gens parler d'une bagarre à l'extérieur. Il ne faisait pas partie de ces curieux qui voulaient absolument voir ce qu'il se passait mais un garçon aux cheveux clairs avait été mentionné. Et si quelqu'un s'en prenait à son frère? Kotsua ne savait pas se battre, il devait aller voir. Il allait y aller quand il reçut un sms, il regarda, c'était son frère, le sms avait été envoyé il y a plus d'une heure, il prévenait justement qu'il rentrait réviser. Dans ce cas, ce n'était pas lui qui se battait, Katsuo rebroussa donc chemin mais apparemment, la bagarre était terminée. Quelqu'un avait dû calmer le jeu. Avant de monter, il prit son mp3, l'alluma et le mit dans ses oreilles. Une fois à l'étage du magasin de vêtements, il y entra et alla aux rayon hommes. Il chercha alors le modèle qu'il cherchait et, comme il ne connaissait pas sa taille, il en prit deux qui serait susceptible de lui aller puis se rendit aux cabines d'essayage. Lorsqu'il entra, il vit une jeune fille en sous-vêtements en dehors des cabines. Ses autres vêtements traînaient au sol. Katsuo se souvenait l'avoir déjà vue, mais il était incapable se souvenir où et quand. Toujours est-il qu'il se permit, en même temps qu'il lui ramassait ses vêtements pour lui les donner de faire de l'humour:

"Je savais pas que ce magasin organisait des spectacles de strip-tease."

Katsuo espérait qu'elle ait le sens de l'humour car sinon il risquait une gifle. Il remarqua d'ailleurs que lorsqu'il avait dit ça, des élèves autour de lui avaient pâli. Il ne savait pas pourquoi mais, à en juger par les regards apeurés, il avait gaffé. Bah, lui n'avait pas peur, il s'en tirerait bien.

Katsuo se fit agripper au col mais il resta impassible. Qui pouvait bien être cette folle? En plus maintenant tout le monde s'en allait en courant. La jeune fille elle, avait explosé la cabine à coup de poing, apparemment on la surnommait le Cavalier mais, Katsuo n'était toujours pas plus avancé. Pour finir elle l'accusait de voyeurisme, il y avait de quoi péter un câble mais, il ne frappait pas les filles. Bon, celle-ci avait une force colossale mais quand même...

"Je m'appelle pas Playboy mais, Katsuo Matoda, quant à avoir signé mon arrêt de mort, non. La seule chose que j'ai jamais signé, ce sont les mauvaises notes que je ne voulais pas montrer à mes parents. Pour ce qui est de m'être moqué de toi, c'est faux, tu manques juste d'humour. Quant à me traiter de voyeur, c'est toi qui te balades en sous-vêtements, moi je venais juste essayer un pantalon, cela dit, je vais aussi devoir acheter un nouveau maillot. Et puis d'abord t'es qui? Faut être tarée pour exploser la cabine comme ça! Bon, tu m'excuseras, je vais essayer mes pantalons."

Sans attendre qu'elle ne réponde, Katsuo alla essayer les pantalons dans l'une des cabines en état. Il ne mit pas longtemps pour choisir le plus long des deux puis, quand il ressortit, il constata que la jeune fille était toujours là. Il aurait pu tracer son chemin mais, elle l'agaçait.

"Bon, mam'zelle le Cavalier, tu me veux quoi à la fin? Je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, je t'ai aidé à ramasser tes affaires et j'ai voulu plaisanter avec toi. Et toi, juste pour une petite vanne toute gentille tu exploses le magasin, ne crois pas que je paierai les dégâts à ta place! Maintenant, avant toute chose tu devrais te rhabiller, pour m'excuser si tu veux je t'offrirai un verre. Tu me reproche de t'avoir vu en sous-vêtements, sauf que si j'avais eu des pensées perverses je t'aurais pas ramassé tes vêtements! J'en ai rien à faire de ce que j'ai vu, par contre tu as l'air d'être célèbre, tu dois être une de ces idoles prétentieuses, les gens qui sont partis eux, ils risquent d'aller le répéter. Enfin bon, c'est pas mon problème, d'autant que j'aime pas les idoles!"

Katsuo s'était quelque peu énervé mais il y avait de quoi. Une parfaite étrangère manquait de déchirer son maillot et le traitait de pervers juste parce qu'il avait voulu déconner un peu. Ok, il ne la connaissait pas mais s'énerver comme ça, il ne fallait pas abuser non plus. Il avait été sympa de lui ramasser ses fringues alors que d'autres s'étaient contentés de regarder le spectacle.

Katsuo écouta attentivement la jeune fille puis, avec un ton désabusé, il répondit:

"Et parce que tu fais partie du comité de sécurité tu as le droit de tout casser? Franchement sécurité? Avec des gens comme toi je serais plutôt du genre à me sentir oppressé qu'en sécurité. Remarques-tu que ces gens ne te respectent pas? Ils te craignent c'est tout mais, moi j'en ai rien à foutre! Au pire appliques ta sentence et le problème sera réglé mais, je t'applaudis pour l'exemple que tu donnes. Tu dis être le diable mais j'en ai connu des bien pires, que ce soient des hommes ou des femmes, jamais je n'ai laissé mon humour de côté et c'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Quant aux idiots de Kakuseisha, je ne les connais pas car même si j'y suis inscrit, je ne suis pas souvent dans les parages. Tu as dû me voir taguer un mur, c'est déjà plus probable, cela dit je ne fais pas ça par vandalisme! J'avoue que c'est interdit mais qu'y a-t-il de mal à embellir un lieu? C'est de la liberté d'expression. Une dernière chose, si tu me dis pas ton vrai nom, je t'appellerai le 'corbeau' parce que je vois pas de cheval et je vais pas juste t'appeler Noir."

Maintenant il savait qui elle était et était lui même persuadé qu'il avait eu à faire à elle pour une histoire de tag, cependant, c'était elle qui avait effrayé la bande de brutes qui avait voulu s'en prendre à lui. Il lui en aurait été reconnaissant si les brutes ne s'en étaient pas sorties indemnes en fuyant alors que lui, pour avoir été impliqué avait dû faire des heures de colle.
Elle commençait à vraiment lui taper sur le système en plus, il venait de se rappeler que ce soir il devait auditionner pour être chanteur dans un groupe. Avec tout le cirque que faisait l'autre corback il allait être en retard. Cependant, ça ne l'empêcha pas d'en rajouter:

"Tu dis que je t'ai rabaissée en te considérant comme mon égale? Bien sûr que non, tous les êtres humains sont égaux et plaisanter n'est pas un manque de respect. Je respecte tout être humain et par conséquent je fais de l'humour avec tout le monde. Ne pas plaisanter avec toi aurait été discriminatoire. Sache qu'avec tout le respect que je te dois, tu ne dirigeras jamais rien dans ma vie. Tu as le pouvoir? Moi j'ai de l'humour et des amis!"

Katsuo sourit, il espérait bien que la jeune fille le comprenne ou au moins, annonce une sentence et lui fiche la paix.